Ei Plenizio Franck
AXA Prévoyance & Patrimoine Écuelles

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Se faire soigner hors de France pourrait demain coûter nettement plus cher. Un rapport rédigé conjointement par l’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), rendu public le 20 novembre 2016, préconise de limiter les remboursements des dépenses de santé des assurés français réalisées à l’étranger.

Ses prises en charges n’ont rien d’anodines pour le budget de l’Assurance maladie puisqu’elles se sont élevées à 662 millions d’euros en 2015. Or, elles sont vouées à augmenter d’année en année sous l’effet de trois phénomènes : le développement de l’expatriation, l’essor des voyages et des études à l’étranger, et le « tourisme médical ».

Les Français, de grands voyageurs

Entre 2 et 2,5 millions de Français étaient établis en dehors de l’Hexagone en 2014, selon le ministère des Affaires étrangères. Un chiffre en hausse de 2,3% par rapport à 2013. Le nombre d’étudiants français suivant des études à l’étranger a augmenté de 8% par an entre 2008 et 2012, d’après l’Unesco. Entre 2004 et 2014, les déplacements des Français hors des frontières ont bondi de 44%.

Enfin, s’il n’existe pas de statistiques sur la question en France, on sait que le nombre de patients dans le monde se rendant à l’étranger pour se faire soigner a doublé en cinq ans pour atteindre 16 millions de personnes en 2012. Certains pays se sont même spécialisés dans le tourisme médical que ce soit le Brésil avec la chirurgie plastique, la Thaïlande avec les opérations cardiaques ou la Roumanie et la Hongrie avec la chirurgie dentaire.

Une assurance complémentaire indispensable

Le rapport IGF-Igas propose deux pistes : le remboursement uniquement des frais d’hospitalisation ou carrément aucune prise en charge des soins sachant que, dans les deux cas, seraient exclus les pays de l’Espace économique européen (les 28 Etats membres de l’Union européenne + la Norvège + le Liechtenstein + l’Islande), la Suisse, et ceux avec qui la France a signé une convention bilatérale de sécurité sociale (Israël, Japon, Turquie, Argentine, Brésil…).

Par ailleurs, le rapport préconise de plafonner les remboursements dans quatre pays pratiquant des tarifs médicaux particulièrement élevés. Il s’agit des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Thaïlande. Les deux inspections invitent fortement les ressortissants français qui se rendent dans ces contrées à souscrire une assurance santé complémentaire.